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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 21:09
Hasard.
Pas tant que cela.
Fouille dans une bibliothèque à domicile à apprivoiser.
Bonne pioche.

Je n'ai pu penser qu'à eux en lisant ce qui suit.



Salut

Rien, cette écume, vierge vers
A ne désigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l'envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l'avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d'hivers ;

Une ivresse belle m'engage
Sans craindre même son tangage
De porter débout ce salut

Solitude, récif, étoile
A n'importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.

Stéphane Mallarmé, Poésies, nrf, Gallimard
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 16:25
transparency_khristain-Mendoza.jpg
Transparency - Kristian Mendoza
http://cargocollective.com/khristianmendoza

Après le grand frisson.
Celui des silences qui en disent long.
Celui des attentes sans fin.
Celui des doutes savoureux, où rien n'est encore joué.

Que se cache-t-il après cette période qui scelle la rencontre, unique, indélébile et déjà passée ?
"Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants".
Et dans la vraie vie ?

Devenons-nous transparents à nous-même, à l'autre quand, sans peur ni sans reproche, comme un miracle auquel on a du mal à croire, nous aimons ces après-midi sans programme gravé dans le marbre, où sa seule présence nous ravit, là de l'autre côté du mur.
Où nous sommes libres de pouvoir le lui dire une fois, cent fois, mille fois, sans que nous attendions une réponse en retour.
Où nous passons devant lui, sans qu'il lève un oeil, sans que cela nous jette dans une frayeur sans fond.
Où nous n'avons pas peur que la nuit tombe, d'avoir laissé filer cette journée, sans remord, sans scrupule.

Est-ce la fin ?
Est-ce le signe de ce monstre à fuir toujours, cette routine contre laquelle, semblerait-il, il n'y a pas de remède ?

Après des années à rêver à Belle du Seigneur, la lecture d'Alain Badiou* démontre combien la rencontre n'est rien comparée à ce qui suit.

Le parquet craque sous mes pas.
Une question fuse.

Un frisson. un autre. Ineffable.
Sensation délicate. Jusqu'alors inconnue et au goût rare.
Situation si quotidienne qu'elle en est désarmante.

Nous contentons-nous de peu ?
Et nos folies des grandeurs ?
Et cette exigence surannée ?

Comment comprendre cet état second, sans qu'il n'y ait un élément exceptionnel dans le décor ?

Un mystère qui n'appartient qu'à nous, pour une fraction de secondes.
Une folie douce, une incroyable passion sans l'hystérie démonstrative.

Profitons de cet instant unique, avant les doutes encore, les angoisses toujours et lui, à jamais.


*Alain Badiou avec Nicolas Truong, Eloge de l'amour, Flammarion, 2009
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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 18:12

Sens de la contradiction poussé à l'extrême quand le mercure touche le fond de la piscine.
Envie de braver l'impossible, l'amour du risque en somme.
Depuis plusieurs jours, je rêve de porter mes talons aiguille écossais
Jamais baptisés en vrai - un aller-retour salon couloir cuisine, ça ne compte pas.

Malgré de fortes présomptions quant au côté vintage de cet accessoire acquis un soir de pluie et de brouillard au printemps 2008, je crève de ne toujours pas avoir le cran d'arborer ces 10 cm fièrement.

La peur de ne pouvoir résister plus de quelques heures haut perchée (je précise qu'arriver et repartir du bureau en moon boots, c'est la disqualification d'office), de se retrouver malencontreusement tel Bambi faisant ses premiers pas, au moment le moins opportun, ou pire encore laisser glisser son soulier sous la rame de métro et être condamnée à rentrer à cloche-pied (une angoisse absolue).

Sage décision prise alors depuis plusieurs semaines que de choisir du plat (so 00's),
du chaud pour ne pas perdre la face.

Mais c'est d'un ennui.
Croyez-moi.
Surtout, quand sans apparat, notre hauteur de croisière est d'1,57 m (like Eva Longoria, quand même).

guy-bourdin-1.jpg

Guy Bourdin
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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 19:17

Suite à une discussion sur "ce qui est de l'art, de ce qui n'en n'est pas", provoquée par le visionnage du dernier Jan Kounen, comprendre "composer le Sacre du Printemps est-ce plus noble que tailler une robe dans du jersey ?" et après une soirée exclusivement réservée au deuxième sexe, Dieu* m'est à nouveau apparu et à la (re)lecture de ce qui suit, il n'y a aucun doute du pouvoir de ce que cet artiste* défendait de qualifier d'art. 

"Mais YSL n'a jamais voulu attiser la guerre des sexes :"il y a un souci d'égalité et non pas de revanche dans tous ces chandails trop larges, ces chemisiers nouées à la taille, tous ces emprunts que font les femmes aux hommes. Ce qui est un besoin d'être proche des hommes, se servir de leurs vêtements et de leur goût sans vouloir ni les doubler, ni les copier, ni les déviriliser, simplement les rejoindre".

Extrait d'un numéro de ELLE - hommage à Yves Saint Laurent

Imaginez-vous donc alors, assister à ce ballet en smoking rive gauche.



* Yves Saint Laurent, of course, who else ?
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 18:21
Après la première ivresse de la décennie, mise au point sur un passé un peu flou.
Dans lequel on ne distingue plus vraiment les choses.
Dépossédés de ce que nous étions hier.

Une autre dimension.
Une éternité.

Comme un film dont on ne retient que des détails, qui laisse sur les lèvres un goût d'inachevé.
Un film que l'on sait avoir vu, sans qu'il n'ait laissé de marque indélébile.
Et pourtant.

Prendre les voeux en prétexte alors.
Ne serait-ce pas la saison idéale pour se rappeler à leur beau souvenir ?
Réapparaître tel un fantôme.
Imaginer des retrouvailles en fanfare...

...

Et puis se résoudre, après tant de doutes, à évacuer la question.
Abandonner ce qui reste de notre enfance, de cette adolescence, que l'on fantasme aujourd'hui pour ne pas assumer ce temps perdu à nous construire, cette parenthèse de poussière sans véritable éclat.

Je ne l'appelerai pas.
Je guetterai parfois ses gestes sur la Toile, peut-être, car nous sommes encore amies, c'est écrit.
Je renoncerai à ce lien qui fut un moment si fort, qu'il est troublant qu'aujourd'hui il soit réduit au néant.

Je voudrais.
Je ne le ferai pas.
Trop tard.
Tenter un truc qui ne rimerait à rien. Se balancer un rapport d'activités à la face, un bilan de compétence, juger de nos réussites respectives et du chemin parcouru depuis ?

Je préfère laisser mourir de sa belle mort ce que nous avons vécu ensemble, il y a un siècle.

Car tout cela, au final,ne se résumerait-il pas à la peur d'être oubliée, 
de n'être personne et de ne laisser aucune trace ?

Je suis grande maintenant.

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 16:55
Que faire face au sempiternel "Meilleurs voeux" mitraillé ces jours-ci en open-space et sur nos friends réseaux sociaux, sans enthousiasme, comme un réflexe pavlovien ?

Proposition qui ne tient qu'à moi mais qui vaut le détour (aussi, faut-il pouvoir la réciter sans trébucher ni hésiter) :

"Que les puces d'un millier de chiens galeux
infestent les fesses de celui qui te gâcherait une seule seconde
de ton année 2010 et que les bras de cet abruti deviennent trop courts
pour qu'il puisse se les gratter".

Cette citation extraite d'une carte de voeux chinoise vaut, à mon sens, tous les SMS du monde reçus sans mention de l'expéditeur et personnalisation pour le destinataire.

HAPPY NEW YEAR !*

*Si avec ça, votre horoscope 2010 de ELLE est pourri, je ne peux plus grand chose pour vous.
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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 17:14

Hors de question d'entrer dans le rang et d'enrager sur un trottoir glacé pour faire la décoration, derrière une ribambelle d'enfants piétinant d'impatience pour voir Playmobil en grand.

Repartir et tenter l'aventure ailleurs.

Les mains gelées, trouver le réconfort au Jeu de Paume.
Passer l'épreuve du plein tarif et découvrir une Parade haute en couleurs malgré le noir et blanc classé monument cinématographique.
Nous avons rendez-vous avec Federico.
La première fois après un rendez-vous lointain pour une séance de La Strada en plein air.
Pas d'appréhension. Pas d'a priori.
Vouloir être séduite à nouveau.

Révélation face aux notes, aux extraits, à la folie : Lynch n'a rien inventé et Terry Gilliam non plus.
J'assume.
Néophyte comme une huître mais avec une attirance facheuse.
Oui.
Devant l'imaginaire de cet homme, sans limite semble-t-il et d'une cruelle vérité, d'une véritable cruauté.
Si Anita Ekberg est inévitable, aussi blonde que plantureuse, la beauté discrète d'Anouk Aimé est inégalable. 
Et Marcello alors.
Et son Christ dans les airs.
Sommes-nous aujourd'hui moins gracieux et audacieux qu'ils ne l'étaient ?
Cinquante ans après, qu'avons-nous inventé et transgressé ?
Nous avons failli à l'exercice de la critique.

Savons-nous pourquoi nous sommes d'éternels insatisfaits ?
Que dénonçons-nous dans notre confort ?

La dolce vita se paie au prix fort.

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 15:48

Toutes les premières fois à l'opéra ressemblent-elles à cela ?



Je n'en doute pas un seul instant...
Pretty woman n'est pas la seule à pouvoir porter une robe fourreau rouge sang et être accompagnée d'un séducteur grisonnant.

J'ai hâte.

Werther à l'Opéra Bastille en janvier 2010
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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 16:33

La preuve que l'idée est bonne.
La preuve qu'il ne faut plus attendre.
La preuve que tu es doué.

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Dois-je en rajouter ?

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simon evans 2

Artiste Simon Evans à la James Cohan Gallery à New-York
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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 14:14
Une chance.
A portée de main.
Dans le plus simple appareil, dans cette promiscuité si souvent décriée.
S'asseoir sur un strapontin.
Eviter l'afflux des prochaines stations.
Et ouvrir un numéro passé d'un quotidien de papier.

Après plusieurs pages d'une actualité obsolète impossible à rattraper, s'arrêter sur un nom encore inconnu.
Savourer, mot après mot, un art, à découvrir entièrement, et s'y perdre.
Est-il possible de n'avoir jusque là jamais croiser son nom, une référence à son travail, un extrait de son oeuvre ?
Pourquoi y être sensible alors ce matin ?

Loin du dernier blockbuster cameronien aussi lisse qu'il nécessite une vue accessoirisée pour y chercher quelque relief, Robert Bresson offre austérité et ascèse, cure de détox appropriée et d'une certaine noblesse, au lendemain d'une crise boulimique d'images hystériques de best of télévisuels, vides et insipides.

S'engouffrer alors dans ses silences, ses noirs, cette chorégraphie de la caméra qui ne doit rien au hasard, cette quête du réel, avec une certaine impatience. 

Encore davantage à la lecture de Cocteau sur ce metteur en scène :
"Bresson est "à part" dans ce métier terrible. Il s'exprime cinématographiquement comme un poète par la plume. Vaste est l'obstacle entre sa noblesse, son silence, son sérieux, ses rêves et tout un monde où ils passent pour de l'hésitation  et de la manie."

Et de Robert Bresson lui-même :
"Le public ne sait pas ce qu'il veut. Impose-lui tes volontés, tes voluptés."
Ou lorsqu'il cite la préface de Bérénice : "Ils pensent que cette simplicité est une marque de peu d'invention."

Un modèle.


 
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Présentation

  • : Vodka Lemoni
  • : Pas de justification. Pas de démonstration. Que des tripes avec du style et quelque élégance. Eviter de tomber dans le piège de l'egotrip "Miroir mon beau miroir". Sortir de l'éternelle fatalité "Vous êtes de ceux qui mettent leur orgueil dans ce qu'ils ne font pas" hein Simone. Et pour rendre à Patrick ce qui est à Patrick : "Il vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets" So, que la fête commence !
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