L'individualisation est le résultat de l'individuation,
qui est elle-même un processus, par lequel le divers en général,
le divers que je suis aussi bien que le divers que nous sommes,
tend à s'unifier et, par là, tend vers l'in-divisibilité de l'in-dividu,
c'est-à-dire vers sa pure adéquation à lui-même.
Or, le je ne peut ainsi s'individuer que par sa contribution
à l'in-dividuation du groupe qui dit nous, c'est-à-dire à la cohésion de ce groupe [...].
Cette tendance à l'in-dividuation n'est qu'asymptotique : je tends à devenir in-divisible,
mais je n'y arrive pas. Je tends à devenir moi-même, en tant qu'indivisible,
comme unité pure, identité, mais je ne cesse de me contredire,
parce que, en moi-même, m'individuant dans le groupe qui s'individue lui-même
à travers moi, je ne cesse de me retrouver moi-autre, je ne cesse de me retrouver divisé,
tandis que le groupe lui-même s'altère et se divise - et il en va ainsi parce que,
par structure, un processus d'individuation ne peut jamais s'achever."
Bernard Stiegler, Passer à l'acte
Assumer d'être une fille avec les cheveux électriques, des envies philosophiques, des manies de maniaque et un dressing en champ de bataille.
Est-ce aussi simple qu'une ballade de Coconut Records ?
Je m'individue. C'est clair.