
Vitrine du Bon Marché - octobre 2009
Quand l'heure est passée.
Qu'il est trop tard déjà.
Que le sommeil ne sera plus le même.
Qu'il ne réparera qu'en façade.
Entrée dans une dimension parallèle.
Quelques heures suspendues à rêver qu'on prend de la distance.
Quelques heures d'une insomnie volontaire, excitante comme lorsqu'enfant, on poussait les limites de la fatigue à un extrême d'une douceur adorable, et que l'on sentait ses jambes vaciller.
Une nuit à divaguer.
A regarder tous ces livres lus, oubliés, jamais ouverts, achetés parfois même pour la postérité.
A écouter des musiques qui prennent une autre dimension que lorsque c'est à la lumière du jour.
A marcher dans un silence de mort, plein de quiétude, à découvrir un rythme jusqu'alors insoupçonné pour des vivants réglés à la minute près.
Quelques heures pour la gloire, où le temps reprend le pouvoir. Où l'on peut s'arrêter sans être bousculé.
Et aussi la peur d'un réveil brutal, glacial, en retard, après une lutte perdue contre Morphée.
La peur de ne pas être assez forte pour porter ce labeur qui s'annonce sans surprise.
La peur de flancher et de s'écrouler.
Demain est un autre jour.