Au Grand Palais, en toute simplicité muni du précieux sésame, visiter Turner et ses peintres.

Souvenirs d'Hypokâgne jusqu'alors.

Découvrir l'oeuvre d'un peintre et ses influences

lorsque Google, Eurostar et InDesign n'existaient pas encore.

Prendre conscience de la grandeur de ce maître

mais aussi et surtout de l'énergie qu'il fallait dépenser à l'époque

pour nourrir sa curiosité, découvriret rassembler des références, créer ses propres archives

et dénicher de nouveaux  talents.

"Considérez-les [les grands maîtres] à la fois comme des modèles à imiter et comme des rivaux à combattre"

Sir Joshua Reynolds (1732 - 1792) Discourses on Art

Ici pas de copies, mais de l'inspiration, une saine émulation.

Et entre peintres flamands, une apparition, véritable miracle.

L'Apocalypse de Francis Danby (1793 - 1861)

telle une pochette de disque d'un obscur groupe rock psychédélique des seventies.

De l'ordre du sublime.

Une révélation quelques jours après l'Ascension.

J'ai découvert il y a peu ceux que l'on pourrait qualifier les Gondry de la mode.

Deux types sortis d'un décor de Genet tendance victorienne, qui bricolent des parapluies façon Burberry en carton et se moquent de la mode tout en délicatesse et clins d'oeil amoureux.

Un délice jouissif et salvateur dans cette course effrénée à la nouveauté et au it-accessoire ciglé made in en vrai.

Une bouffée d'air frais qui donne envie de s'amuser et de créer de véritables costumes à porter.

Comme le tutu noir Giselle dont on n'a encore jamais osé se parer alors qu'on rêve déambuler au bureau avec ou l'habit de princesse confectionné avec une nappe brodée de Mamie, inauguré en classe de CE2 et jamais remis depuis, telle une robe de mariée déjà veuve.

A l'époque, on n'avait même pas peur et personne pour brider notre créativité par un insidieux "tu vas pas sortir comme ça ?".

"Et pourquoi pas ?"

Merci au Petit Echos Malade.

C'est toujours un plaisir de"tomber" sur des modeux mais pas prétentieux, critiques, pop et signifiants. 

Traverser Paris ligne 13 et Malakoff à pied pour rejoindre Montrouge.

Première victoire, je suis à l'heure.

Au bout du voyage, un privilège à partager avec de parfaits inconnus

qui croient aux images qu'ils ont dans la tête.

Je suis une pièce rapportée et, bizarrement, je n'en prends aucun ombrage,

la curiosité et l'honneur de m'avoir invitée étant plus forts.

A l'origine, un garçon de 25 ans, par qui tout arrive et qui se cachait, hier, 

derrière une posture cavalière de "même pas peur" pour sa première projection non officielle, pour faire quelques réglages et se rendre compte grandeur nature.

Un film en plusieurs fois...

Pendant le trajet, j'ai cherché une phrase à balancer au cas où, pour me sauver et échapper à l'exercice de la critique atroce et injuste si jamais son premier long ne me touchait pas, pour une raison ou une autre.

Dans le noir, en présence du producteur, des chef op et déco, mon innocence a refait surface, me laissant portée par ce rythme, cette musique, cette bande dont on voudrait faire partie avec un nom d'emprunt.

Ils sont jeunes, idiots parfois, obnubilés par la guerre et la chair.

Tout n'est pas parfait.

C'est pour cela que l'on s'y attache.

et la ligne bleue des Vosges y est sublimée.

Avec détermination, il a fait des choix.

Avec professionnalisme, il a mené la danse.

Avec folie, il est allé jusqu'au bout.

Nos résistances de Romain Cogitore au cinéma fin 2010.

Une seule crainte lorsque nous nous quittons...qu'ils ne reviennent pas.

Avec naturel.

Magique, léger et si simple.

En douceur.

Une délicatesse qui protège chaque individualité dans un collectif si unique.

Un cocktail explosif composé de catch, de mont d'or, de picon, d'ongles manucurés kawai, de soquettines, de devoirs à faire le vendredi soir, de paddy, d'une blondeur toute singulière, d'une micra qui ronronne et des zizi dans tous les coins.

Rien ne sera plus jamais pareil sans eux.

Se tenir.

Tout maîtriser.

Ne pas dépasser.

Garder la tête froide.

De la rationalité à tous les étages et sourire en toute circonstance.

Si je flanche, personne ne viendra me sauver.

Keep moving.

"on compte sur toi"

Et Dieu sait que j'en ai besoin du courage.

Une certaine hygiène pour cacher les traces d'humanité si répugnante

lorsqu'elles sont en nombre, confinées dans les transports en commun.

 A force de vouloir faire disparaître les preuves de notre condition, je nie en bloc ce pourquoi on pourrait s'attacher.

De la vie et ce qui la rythme sans en avoir l'air, sans le recul nécessaire.

Jusqu'à tout débrancher...

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