"C'est la fête de la musique, prends ta guitare acoustique..."
Rendez-vous institutionnalisé, instrumentalisé.
Soirée ensoleillée, la pluie s'est arrêtée.
La bière est fraîche et les verres consignés.
Ici, il faut montrer patte blanche et ses tatouages pour être de la party.
Têtes hallucinées, aperçues déjà, où, je ne sais pas.
Du monde au balcon et du son dans les poumons.
Des vibrations dans ma coupe à bulles, je regarde les nuages blancs à travers la verrière transparente, enfumée.
Par hasard, pas prévu.
Plutôt à l'impromptu.
Pourquoi pas.
Il est tard...
Dans les rues, quelques perdus qui croient encore la pub.
Pour les sauver, un karaoké libre accès et chansons à volonté.
Rue Saint-Honoré désertée.
Ailleurs, tout est organisé, rien n'est plus spontané.
Tournée écourtée.
Je me résigne à rentrer.
Et eux ne sont encore pas couchés.
Les pieds qui pataugent dans la mousse,
sourds aux appels désespérés des piliers de bar qui finiront la soirée, amochés.
Je les imagine compter les billets, au bout de la nuit, autour de la table, et commencer à rêver...