Après la rencontre de l’idéal cowboy,
Envie de choisir une monture et de partir à l’aventure.
Conquérir ce qui est vu d’ici comme le nouveau western.
Jouer son jockey.
Pas de limite, entre fiction et réalité.
Apprivoiser l’animal, faire corps avec lui et trouver sa place dans la société.
Devenir cavalier.
Créer pour parader pour exister.
Le temps d’un concours épique en tenue d’apparat, mettre à l’unisson la communauté
et amorcer une grande chevauchée.
La soif de liberté viendra de l’amour de son poulain.
Dans cette course hors compétition, les derniers seront les premiers.
Mohamed Bourouissa à travers « Urban Riders », réinterprète en quelque sorte le mythe de Pégase, y trouvant une nouvelle source poétique qui nous enchante, non sans nous surprendre.
Entre The Wire et nos souvenirs de kermesse, on se prend à vouloir faire un tour dans le manège.
Entre dix et quinze centimètres.
La Capitale est métamorphosée.
La circulation est au ralenti et l’excitation à son comble.
L’ambiance est électrique.
Plus rien ne va.
Et avec la neige tombent les diktats de la mode.
Vive le hors-piste.
Si quelques imperturbables ne changent rien à leurs habitudes vestimentaires et bravent les éléments en veste demi-saison (on les soupçonne d’avoir a minima investi dans un Damart), d’autres ne résistent pas à l’appel de la poudreuse et ont déballé les après-ski à l’annonce du premier flocon.
Dans ces moments météorologiques « exceptionnels », le fashion faux pas est toléré, accepté voire recherché. La neige avec les grandes chaleurs représentent une parenthèse enchantée où le bon goût est mis sur pause, débridant une créativité parfois insoupçonnée.
L’apparition de fourrures de tous âges, héritées ou simulées, portées en toute impunité par tous les genres, de la tête aux pieds réveillent nos instincts primaires de chasseur. On se dit qu’en ces derniers jours de soldes, il serait dommage de ne pas tenter sa chance et d’apprendre à tirer parti d’une occasion en or blanc pour assouvir cette envie de peau de bête (et de cheminée). Celle-ci n'étant plus réservée à la voisine octogénaire du deuxième ni au Mac Pimp, héros d’Iceberg Slim. Certains optent pour des solutions textiles high tech et les couleurs fluo qui vont généralement avec, histoire d’être repérables à cent mètres à la ronde, même aux heures de pointe dans le métro.
Il n’est plus question de respecter des codes sociaux mais de s’adapter à la nature avec les moyens du bord. Il y a quelque chose d’émouvant à exhumer de ses placards une écharpe pure laine tricotée et offerte par mamie il y a de cela des années, dont on n’a jamais réussi à se séparer, mais jamais portée car ne correspondant pas aux tendances du moment. A y regarder de plus près, aujourd’hui, elle pourrait passer pour une Missoni.
Entre deux fashion weeks, le spectacle continue dans la rue et nous sommes au premier rang pour apprécier l’avalanche d’ingéniosité des passants qui défilent sous notre nez comme un hommage vivant à Balenciaga.
On se dit alors, le carnaval approchant, qu’on serait tenté nous aussi de sortir le grand jeu par grand froid et de revenir à nos amours d’enfant de déguisement, quand notre premier réflexe est de vouloir nous fondre, encore et toujours dans le décor.
Let’s play.
Janvier 2018, Place Vendôme, Hôtel Particulier ouvert sur le monde.
"Elle aime Paris, de toute façon, de la porte de la Chapelle à Montparnasse. Elle en aime les couches successives, contradictoires, les intersections et les changements brusques. Parfois, deux rues suffisent pour basculer d'un quartier à l'autre, d'autres fois il faut traverser de courtes zones sans identité. Elle aime le brassage des touristes, de la racaille, des Chinois, des provinciaux, des cultureux, des modeuses, des banquiers et des caissières - tous chez eux, en même temps, qui n'habitent ni tout à fait la même ville, ni tout à fait une autre. Un jour on pensera à ce Paris cosmopolite du début du troisième millénaire comme à une Babylone insensée, et on aura du mal à se représenter autant de gens différents ayant réussi à vivre ensemble dans une paix bien réelle. Des geeks barbus, des pédés d'extrême droite, des Juifs dealers, des bombasses khâgneuses, des Américains bohèmes et des toxicos réactionnaires... Toutes les articulations sont possibles et elle fait partie de cette mosaïque. Même si elle n'arrête pas de se plaindre que tout change et toujours vers le pire, elle se sent toujours autant chez elle, dans cette ville tarabiscotée."
Virginie Despentes, Vernon Subutex 2.
A la rétrospective Pierre Huygue, au Centre Pompidou, à Paris.
Lui : "En fait, il fait tout comme nous, mais en mieux..."
Elle : "Tu dis ça à cause de la fumée et des néons ?"
Lui : "Pas que..."
Le temps est à l'orage et les bagages attendent encore sous le lit l'heure de vérité pour cette année : fin août / début septembre, mer ou montagne ?