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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 16:50

L’automne prochain, on ira loin et pour cela la mode ne lésine pas sur les moyens.

Voyage voyage. Au programme, balade en forêt pour respirer (s’il reste encore quelques arbres… et avec la télé allumée), sortie au skatepark pour graffer, affiche publique dans les rues pour déchirer comme Villeglé, prise de tête au bloc opératoire et retour vers un futur néoclassique. La boucle est bouclée.

 

Entre les dragons apprivoisés chez Gucci et les pulls qui disent « non, non, non » chez Dior, on ne se remet pas de la polémique si attendue – puisse-t-il en être autrement aujourd’hui – sur l’impact écologique supposé d’une telle débauche de moyens, déclenchée par l’appel de la nature chez Chanel (qui bizarrement épargna Coach 1941 avec une idée similaire à New York la même saison).

 

Pourquoi de telles mises en scène toujours plus magistrales proposées par les marques pour faire parler d’elles au moment des défilés et le rapport inversement proportionnel entre le coût (financier, humain, etc.) à leur durée de vie (une poignée de minutes) ?

C’est le propre de ces évènements, me direz-vous. Et faire ce genre de calculs prouverait notre méconnaissance du sujet, tant d’un point de vue business qu’image.

 

Pourtant, la question est légitime, au regard d’initiatives de plus en plus nombreuses et ingénieuses pour faire vivre une mode responsable mais tout aussi innovante et inspirante.

 

Certaines maisons depuis des années, ont fait du recyclage par exemple, leur raison d’être à l’instar d’Andrea Crews. Ok, on ne mélange pas les torchons et les serviettes mais si on compare un Petit Poucet de la création avec des loups du marketing, on pourrait imaginer d’autres fonctions à ces catwalks, le temps non pas d’amorcer l’investissement mais d’en faire matière première à création. De même, qu’on pense à la reconversion des infrastructures construites à l’occasion des Jeux Olympiques, pourquoi ne pas s’amuser à proposer un temps donné, une nouvelle fonction à ces décors incroyables et profiter de ces emballages encore un peu après l’ouverture du paquet cadeau, comme des enfants ingénieux ?

 

Est-ce un vœu pieux, une hérésie que de vouloir prolonger l’effet euphorisant de ces décors tels quels après le défilé, ne serait-ce un jour ou deux, pour les besoins d’un film, de photos, ou que sais-je encore ? Ou bien d’imaginer une structure complètement démontable, transformable, zéro déchet mais maxi effet ? Cette façon de faire serait-elle dépourvue de magie ?

 

Mieux encore, de créer des défilés où le décor aurait valsé et dans lesquels les invité-e-s ne seraient plus de simples spectateurs comme l’a fait le label berlinois Dumitrascu en septembre dernier à la station Rambuteau.  

 

Imaginer que Karl donne rendez-vous dans le métro, le vrai, à la crème de la crème, avec pour carton d’invitation un ticket à composter, ça ferait son petit effet, non ?

 

On peut toujours rêver.
La suite au prochain défilé.

Défilés Prêt-à-porter Automne-Hiver 2018/2019

Défilés Prêt-à-porter Automne-Hiver 2018/2019

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2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 13:15

Au cœur de la Fashion Week parisienne et à une semaine de la Journée Internationale des droits des Femmes, l’annonce d’une nouvelle ligne Homme par Jacquemus à la fin de son défilé Femme prêt-à-porter Automne-Hiver 2018-2019, faisant suite à la déclinaison du vestiaire Isabel Marant pour les mâles ou encore la très attendue nouvelle ligne Homme de Céline par Hedi Slimane pose question. L’homme serait-il l’avenir de la femme dans cet univers parallèle mais ô combien palpitant qu’est la mode, toujours - encore - à l’avant-garde ?

 

Comment analyser ces annonces en contradiction apparente avec deux phénomènes majeurs qui actuellement structurent les débats de société ? En effet, entre la parole des femmes qui se libère pour dénoncer des comportements archaïques et revendiquer l’égalité de leurs droits et une liberté entière de leurs actes, et la remise en cause du schéma binaire réducteur soi-disant complémentaire « homme-femme » aujourd’hui éculé et obsolète au vu des transformations profondes de nos identités, l’enjeu ne serait-il pas un dépassement (et non une annihilation) des codes genrés davantage qu’une affirmation de deux vestiaires distincts ?

 

Certains ont déjà pris la tangente et proposent des shows « CO-ED » (mixtes) tels que Burberry, Vivienne Westwood, Kenzo ou encore Balenciaga. Le label Vêtements d’ailleurs depuis ses débuts propose un dressing « no gender ». Au-delà des pièces présentées, la confusion des genres s’incarne de plus en plus chez les mannequins. Comment ne pas mentionner à ce titre l’initiative de Playboy d’avoir choisi une beauté transgenre, pour sa couverture de novembre dernier.

 

Qu’implique l’élaboration d’un vestiaire homme qui plus est pour une maison comme Jacquemus ? Ses mannequins seront-il aussi sensuels que le sont ses créatures féminines ? Aurons-nous autant de plaisir à apprécier la douceur d’une épaule masculine qui se dévoile sous un tissu évanescent, le coup de pied d’un bellâtre ou encore la cambrure de ses reins ? En clair, le corps des hommes sera-t-il autant un objet de fantasme ? Ou jouera-t-il avec une androgynéité nouvelle ? Nous sommes impatients de découvrir ce que Simon Porte Jacquemus, le créateur, nous réserve et s’il aura idée d’aller piocher dans le dressing de ses amies, mère, sœurs pour inventer l’homme à son image.

 

Car si le corps des femmes a trouvé quelque réconfort et émancipation chez des créateurs tels que Chanel, Yves-Saint-Laurent pour ne citer qu’eux, n’ayant aucun tabou à emprunter au vestiaire des hommes, quelle pièce pourrait à ce point rebattre les cartes du jeu dans un mouvement inverse ? Le paradoxe étant que les basiques aux attributs féminins ont été des symboles d’inégalité pendant des siècles.  Illustration par un exercice pratique : « comment répondre à un garçon de quatre ans qui demande pourquoi lui ne porte jamais de jupe ou de robe contrairement à ses amies à l’école ? ». (N’hésitez pas à partager vos réponses).

 

Les clichés vestimentaires ont la vie dure, au-delà de l’incontournable bleu pour les garçons/rose pour les filles. Et restent très codifiés socialement. Pour preuve, la dernière initiative de La Redoute qui a l’occasion de la Journée de la Femme digitale en avril prochain, lance une ligne de chemises blanches personnalisables pour « donner envie aux femmes d’oser, d’innover et d’entreprendre et installer cette ligne de chemises blanches comme un symbole de l’entrepreneuriat et de l’intrapreneuriat au féminin » (dixit le communiqué de presse). Est-ce futé que de jouer avec les codes du patriarcat (cf. les cols blancs versus vers les cols bleus) afin d’appeler à l’émancipation des femmes ? Le débat est ouvert.

 

Autre interrogation légitime même si relevant d’un mauvais esprit à propos, le prix des pièces pour hommes sera-t-il 24% plus cher que celui des pièces pour femmes ? Si l’argument n’est pas vendeur (encore que), il n’en ferait pas moins un excellent coup de communication.

 

Outre la curiosité suscitée par ces révélations et les interrogations d’ordre esthétique qu’elles soulèvent (L’homme Céline sera-t-il aussi cérébral que son alter-ego féminin ? Jack, le jean d’Isabel Marant Homme, deviendra-t-il un objet de désir et remettra-t-il le boyfriend sur le devant de la scène ?), espérons que cette dynamique paritaire – est plus encore égalitaire – dans les vestiaires mette à jour la seule vraie règle du genre qui soit, à savoir, qu’il y a autant de différences entre un homme et une femme, qu’il y en a entre deux femmes ou deux hommes, ou deux individualités qu’importe la façon dont elles se définissent l’une et l’autre.

 

La guerre de tous les sexes pourrait-elle finir au placard ?

Coming (out) soon.

Hedi Slimane ; collection Homme Isabel Marant ; Simon Porte Jacquemus

Hedi Slimane ; collection Homme Isabel Marant ; Simon Porte Jacquemus

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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 10:54

De la légèreté.

De la douceur.

De la joie.

De la candeur.

Loin de l'aigreur ambiante, de cette puanteur qui nous étouffe et nous donne des hauts le coeur, on rêve à des jours meilleurs.

C'est Karl, encore lui, perché dans des sphères loin des réalités du commun des mortels qui nous a offert un courant d'air frais, bienvenu dans ce marasme ambiant.

A écouter et regarder l'actualité, à lire les journaux, on voudrait prendre nos jambes à notre cou et fuir à tout prix, pour éviter une dépression collective qui pourrait bien se finir en eau de boudin. Bref, entre les frasques d'un président normal qui fait sien le thème de la rupture, les colères nauséabondes de fous furieux et les rumeurs les plus folles propagées par SMS nous ramenant aux heures sombres du Moyen Age, l'attitude désinvolte des mannequins Chanel lors du défilé Haute Couture printemps/été 2014, sautillant, virevoltant, bien dans leurs baskets, dévalant les escaliers libérées de la peur de la chute au rythme du dernier opus joué en live de/par un Sébastien Tellier lunaire, nous a rappelé qu'une révolution était en marche.

J'ose penser qu'il ne s'agit pas d'une mode, mais bel et bien un mouvement, qui une fois n'est pas coutume, serait impulsé par un monde ô combien régi par des diktats dépassant souvent l'entendement. Pourtant, et même si je mélange les torchons et les serviettes, le salut ne pourrait-il pas venir de cette image rafraichissante d'un podium avec des filles vivantes, loin de ce qui ressemble généralement de près ou de loin à des humanoïdes, proposant (imposant ?) un modèle de perfection très discutable.

La nature n'avance t-elle pas en faisant des bonds ?

Et si pour déjouer les embûches de ce début d'année tout gris, pour avancer, conquérir notre salut, la solution ne serait-elle pas de chausser une paire de baskets confortables ?

Nul besoin qu'elles aient été achetées au Bon Marché pour partir du bon pied et faire naître l'amour autour de nous.

Bien dans tes baskets
Bien dans tes baskets
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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 11:35

Alors que la Fashion Week parisienne s'est achevée après avoir lever le voile (de mariée) sur le dernier tabou de la Haute Couture, à savoir la basket en star des catwalks, se révélant comme une tendance lourde puisque mise en lumière par Karl pour Chanel et Raf chez Dior, remisant au placard les stillettos et autres instruments de torture, de l'autre côté de la planète, au pays de Natalie Imbruglia, ce sont les méduses nouvelle génération qui ont la côte.

Si on croise quelques spécimen tout droit sortis de nos souvenirs des vacances à La Baule, en plastique bleu ou rose, au choix, on a noté une nouvelle variante dont on ne sait toujours pas, si on oserait les adopter dans nos contrées européennes, à notre âge, désormais avancé - qu'on se le dise, on n'a plus 20 ans.

Une chose est certaine, pour celles et ceux qui voudraient tenter l'aventure et un retour dans le futur, le port de la chaussette reste prohibé avec ce type de soulier, que l'on ait la gambette gracile ou que l'on soit sensible à la clim.

Lilly, le retour de la méduse
Lilly, le retour de la méduse
Lilly, le retour de la méduse
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  • : Vodka Lemoni
  • : Pas de justification. Pas de démonstration. Que des tripes avec du style et quelque élégance. Eviter de tomber dans le piège de l'egotrip "Miroir mon beau miroir". Sortir de l'éternelle fatalité "Vous êtes de ceux qui mettent leur orgueil dans ce qu'ils ne font pas" hein Simone. Et pour rendre à Patrick ce qui est à Patrick : "Il vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets" So, que la fête commence !
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