Rendez-vous sur le parvis du Trocadéro, à l'heure où des limousines pleines d'Américaines dans des robes du soir louées pour l'occasion, patientent en double file, le temps pour les princesses d'immortaliser cette soirée devant l'objectif, entre Tours Eiffel miniatures et gadgets volant non-identifiés.
Le spectacle est des plus divertissants, d'autant que se joue en simultané, l'installation du hold-up qui annonce l'été à Paris, le dîner en blanc, réservé à un public averti et bien-né. Tables de bridge, vaisselle en porcelaine et nappes assorties, le jardin est transformé en quelques minutes en une scène immaculée et privatisée le temps d'un pique-nique avec dress-code imposé.
Au théâtre de Chaillot, c'est une toute autre histoire qui sera donnée. Loin de l'ambiance show-off de l'extérieur, l'invitation ici est pour un voyage en eaux troubles, en terres inconnues. Peu importe de connaître la destination, l'essentiel sera d'accepter de se perdre dans un espace-temps indéfini, de se laisser enivrer par les rythmes et le mouvement des corps, de ne pas vouloir tout comprendre absolument, mais surtout d'apprivoiser la lumière qui jaillit des danseurs et des couleurs.
Une parenthèse dansée comme pour ne pas oublier que rien n'est figé, que la grâce naît de l'effort acharné dans cette quête illuminée.