Rien n'est moins sûr par les temps qui courent que de trouver la marche à suivre, la bonne cadence. Réaction de repli, protection aux avant-postes, on se regarde en chiens de faïence et on compte nos économies au rythme d'une playlist qui tourne en boucle depuis une décennie.
La loose.
Quelle tristesse.
Avant même d'atteindre l'ivresse, dans les heures creuses de la nuit comme un trou noir, on ne se raconte même plus d'histoire. L'envie n'est plus à vouloir briller à tout prix. On préfère se la jouer "c'est la galère, mon ami".
Demander d'exister un peu, de l'intérêt pas calculé ou encore pour faire la conversation et échapper an blanc gênant sur l'épaule d'un inconnu ou la piste de danse. De toutes les manières, on se répand dans la poussière. On n'essaie même plus de camoufler la misère.
Chacun dans son coin tire la couverture, a peur d'avoir froid, pire d'être le dindon de la farce. Se plaindre pour faire son malin et avoir quelque chose à raconter jusqu'au petit matin.
L'élégance de la tête haute envolée, on touche le fond, l'air blasé, la faute à la crise.
On remballe sa fierté, on range au placard son optimisme et ce sera à qui aura eu la semaine la plus pourrie.
Beau défi qui donne envie.
Croire que c'est encore possible reste un vœu pieu, ou pour les ambitieux.
Prévert alors dans la tête qui me répète "Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple"....