Entre basic instint et pièce maîtresse d'un dressing qui vit au-dessus de ses moyens,
interdiction formelle avait été faîte de rêver à ce classique qui manque terriblement à une silhouette contemporaine, parisienne, so street chic.
Imperméable à mes envies les plus transpirantes, je me blindée pour résister dans une posture "Narta" :
une femme indépendante, bien dans sa peau, au-dessus de ces considérations superficielles et enfantines.
En clair, jamais je n'aurais imaginé pouvoir m'abriter un jour des gouttes, de cette façon so british.
De rêver à une pluie torrentielle, une averse infinie juste pour sortir fièrement mon Trench Burberry,
même à l'envers, surtout à l'envers.
J'avais définitivement rayé de la carte, l'éventualité d'en dégotter un dans un second hand shop des Halles.
Si c'est pour chopper des poux, à d'autres !
Et puis ce n'est pas du jeu...
N'évoquons pas même le dernier modèle de Colette clouté et très bien plissé. C'est hors propos et très déplacé !
Jusqu'à ce matin de novembre dernier.
Au première étage de ce royaume. Dans ce cocon.
En ouvrant l'armoire aux trésors.
Un Trench B. Son Trench B. Celui avec lequel elle jardinait.
L'élégance au degré ultime.
Et avec un naturel désarmant, ne prenant pas la dimension de cet acte,
elle me l'offre comme si c'était un roman à l'eau de rose de la collection "Le Livre de Poche".
Car c'est le sien, que je l'imagine avec piquer des salades, les mains terreuses, une mèche de cheveux qui tombe sur sa joue et une péniche que l'on aperçoit au loin.
Et son air si lointain, comme tombée du ciel.
Photo de Eirik Slyngstad