Cet été, dans Les Cahiers, quelques lignes sur un film déjà manqué.
Se rappeler qu'il faudra le télécharger ou le trouver en DVD à la rentrée...
Alors que l'automne n'a rien d'indien, que la Toussaint souffle sur les cendres de nos morts à ne pas oublier, après que le ciel nous tombe sur la tête et que James, fils de Monique, ressuscite d'outre Manche, nous voilà un vendredi à faire le pont sous la pluie. Pas l'envie de chanter mais de s'enfermer dans une salle de ciné chauffée.
Problème, toutes nos cartouches sont grillées. 007 nous a bluffé malgré ses tendances de vengeur masqué et précipités, nous voilà dépouillés.
Alors quoi, on renonce au premier obstacle, on s'avoue vaincu face au petit moustachu et au gros balaise qu'on essaie de nous refourguer ?
On a trouvé, à force d'insister.
Séance de rattrapage pour les estivaliers.
Terri en VO, on a cru rêver.
Dans un collège, l'âge ingrat version West Coast, USA.
Mais loin des ados mal dans leur peau, en mode serial killer vu par Gus, ici, Terri apprend ce que grandir veut dire.
Sans coup d'éclat, sans revendication, sans modèle formaté. Juste à côté.
Alors qu'il apparaît mal assuré et même engoncé dans son pyjama qu'il ne quitte jamais, il se révèlera plus mature et avancé, moins paumé que les adultes qui sont là pour l'entourer, l'encourager, John C. Reilly le premier.
Terri a compris. Il sait que rien ne sera facile ni gagné d'avance, qu'il n' y a que lui pour se sortir des eaux troubles de la communauté où l'absence est une fatalité, la solitude une punition, l'innocence une faiblesse et la douceur une honte.
Son corps hors-norme et sa nonchalance le placent a priori dans le groupe des freaks. Il choisira de faire cavalier seul mais de s'occuper des âmes à sauver. Pour y arriver, il déploiera des ressources insoupçonnées, affrontera ses peurs inavouées et ne renoncera jamais, même sous la pression et pire encore la tentation.
Car lui seul, à cet instant, sait qui il est.
Illustration : LJH
Someone else de Henry Wolfe