Exit throw the gift shop de Bansky.
L'art et la manière de dépeindre les mécanismes d'un marché de l'art en mal de sensations fortes, se métamorphosant en divertissement pour adultes consentants et vampirisant une liberté chèrement acquise des street artistes. Ceux-là mêmes qui jouent le jeu - comment pourraient-ils faire autrement - défiant les règles de l'art aussi, dans une partie de poker.
Faites le mur, qui in french édulcore la dimension mercantile devenue systématique des lieux d'art, obligeant dans leur scénographie les amateurs à regarder les oeuvres qu'il étaient venus découvrir, comme de vulgaires objets déclinables et transformables en goodies postmodernes, prend pour point de départ, l'envie de laisser une trace d'un courant artistique aux limites du vandalisme pour certains et qui pour d'autres, représente une étape fondamentale de l'art contemporain.
Alors qu'il démarre comme un documentaire (classique), le film se transforme insinueusement, avec malice, intelligence et impertinence, en véritable manifeste pour la création libre, révélant les perversités d'un milieu aussi génial que dangereux dont nous sommes les premiers complices voire les acteurs.
Banksy sans jamais tomber dans le jugement et la leçon de morale, fait un état des lieux à travers l'histoire (vraie ?) de Thierry Guetta devenu Mr Brainwash.
Création du maître tel Frankenstein ou ami de l'artiste passé du côté obscur - it doesn't matter - Thierry Guetta incarne-t-il l'avenir (fini ?) d'un marché qui tourne en boucle, au risque d'imploser ?
By the way, Banksy, avec cette Master Piece démontre qu'il est un génie maîtrisant le fond et la forme.
Jubilatoire.
Actuellement au cinéma.