Aucune pitié.
Encore moins après avoir été floué.
Accepter sa destinée serait ici faiblesse avouée.
Au programme, une vengeance dans les règles de l'art et un chemin à tracer pour entrer dans l'Histoire.
Toujours à l'affût, les sens aiguisés jusqu'aux nerfs torturés.
Un plan de bataille pensé dans les moindres détails et une armée de petits soldats sacrifiée pour la gloire.
Dans les instances du pouvoir, au sommet de l'Etat, tous les coups sont permis et les journalistes en font partie.
Le sang coulé n'y changera rien.
Les dommages collatéraux sont le prix à payer.
Pas une larme ne doit être versée encore moins un regret exprimé.
Avancer avec pour livre de chevet L'art de la guerre et Machiavel comme conseiller.
Frank Underwood (joué magistralement par Kevin Spacey) n'a pas l'éthique de Birgitte mais a plus d'un tour dans son sac, épaulé pour ne pas dire coaché par sa femme Claire (Robin Wright parfaite en épouse WASP).
Après trois épisodes, on se rêve en machine de guerre insensible et cynique, prête à tout pour réussir alors que la seule idée de déposer nos affaires au pressing et de devoir essuyer les remarques perfides de la blanchisseuse sur nos choix de vie nous glace l'échine et nous plombe le moral, préférant prendre le risque de laver à la main, notre seul pull en cachemire.
La vie est injuste et David Fincher un maître en la matière.